Contre toutes attentes, à la fois des constructeurs automobiles très anticipateurs d’une part, et des acteurs indépendants jusqu’alors plutôt passifs d’autre part, le règlement européen 1400/2002 n’a pas pleinement rempli les objectifs qu’il s’était fixé en terme d’ouverture à la concurrence. Telles sont les conclusions de l’étude, menée sur la période 1996-2004 par le cabinet britannique London Economics, concernant les tendances du marché automobile européen dans les domaines de la distribution, de la réparation et des pièces détachée.


Téléchargez notre synthèse en français du rapport émis par le London Economics
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Après une première période relativement passionnée et conflictuelle au sein des réseaux constructeurs lors de la requalification des contrats ; une seconde période plus résignée s’est ouverte dans les réseaux désormais agréés, alors qu’aucun changement majeur n’est survenu dans les réseaux indépendants.

La séparation de la distribution et de la réparation a pleinement rempli l’objectif souhaité par le 1400/2002 et la distribution semble être le secteur où les stratégies ont été les plus affinées en vue d’une moindre vulnérabilité et d’une plus grande synergie. Une diversification des marques représentées a été constatée chez les distributeurs durant ces deux dernières années avec un engouement pour les nouvelles marques.

L’abandon de la territorialité a promu la cession de petites concessions isolées à des groupes plus importants. Le multi-marquisme, avec la mise en commun de l’après-vente, n’est toutefois pas encore entré dans la culture des distributeurs ne voulant pas heurter les constructeurs très sensibles dans ce domaine.

La réparation, à travers les restructurations opérées par les constructeurs, a vu la consolidation de la mainmise de ces derniers et n’a donc pas encore vu l’ouverture à la concurrence souhaitée par le règlement 1400/2002. Les intervenants indépendants, majoritairement regroupés dans des réseaux désormais puissants, devraient à brève échéance faire évoluer cette situation notamment en France. Cette dernière étant par ailleurs dans la perspective d’une remise en question des lois franco-françaises de protection des pièces de carrosserie.

La pièce détachée enfin, toujours très en marge des stratégies commerciales (alors qu’elle participe pour une part prépondérante aux profits des distributeurs), ne manquera pas de révéler ses réels potentiels en termes de rentabilité, d’autonomie et d’adéquation aux demandes du marché. Il reste à découvrir les limites à long terme des actions de fidélisation et de pressions économiques ou psychologiques des constructeurs, sachant que pour eux aussi, la pièce détachée contribue fortement à leurs propres résultats financiers.

La Direction Générale de la Concurrence de la Commission Européenne procède, sur la base de ce rapport, à une consultation, dont la date de clôture est fixée au 30 octobre 2006. Nous vous tiendrons informés des conclusions qui en seront tirées.

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